Nous y voilà, et on comprend mieux le nom donné à cette vallée duneuse de toute beauté où le sable jaune contraste violemment avec les roches volcaniques sombres autour. Il n’y a qu’un bâtiment au fond de ce thalweg : la chapelle Saudlauksdalur qui surplombe le Saudlauksdalsvatn…Ici comme partout ailleurs sur l’île de glace en cette saison, les oiseaux pullulent et notamment les limicoles tel ce Chevalier gambette qui nous montre le chemin.
L’avantage du sol sableux, c’est que les sardines se plantent facilement, ce qui nous permet de gagner quelques précieuses minutes histoire d’avoir le loisir de tester le lac au droit de notre campement dès ce soir. Et quel test ! J’ai couru vers les berges, sans même avoir chaussé les waders ni attendu les copains, sans doute toujours sous l’effet dopant du dernier moment passé auprès des saumons…Premier cast, premier fish ! L’euphorie continue dans ce coin plus que paumé. Fab et Karim déboulent pour participer à ce qu’on peut appeler un festival : une bonne dizaine, une bonne quinzaine peut être de somptueuses truites jaune sable de taille plus que correcte entre 45 et 55 cm. Soit certainement plus de poissons de ce gabarit en une demi heure que sur bien des saisons dans nos contrées originelles ! Il y en a pour tous les goûts : je ferai tous mes fishs au Strout 3.5 bien sûr mais les gars s’amuseront aussi avec du PN ou de l’ondulante.
Il est 22:00, il fait plein jour mais la pêche ferme à cette heure… jusque 7:00 demain. Vu l’activité on ne peut s’empêcher de grappiller quelques instants dans la mesure du raisonnable. 22:15, on en a eu pour nos sensations et on peut aller goûter un filet frais, confiants pour les prochaines aurores. Il y a des gobages en masse, ça bouillonne, on sent que ces eaux fourmillent de vie. On sait que si on pêchait encore, on ferait du poisson, c’est donc avec un peu de frustration qu’on prend de la hauteur pour profiter de l’immensité vikking avant de redescendre se coucher.
Le coup du matin pourrait commencer à 3:00 vu la luminosité s’il n’y avait pas de restriction horaire. Il est largement temps d’entamer le tour du lac vers 8:00. De quoi occuper notre matinée et balayer la vingtaine d’hectares du plan d’eau. L’activité en surface n’est plus la même que la veille au soir d’autant que le vent a repris du service. Mais on est vite rassuré car les premières torpilles ne tardent pas à faire des remous au bout de nos cannes. Mêmes patterns que la veille, mêmes sentences : des dizaines de fishs à nous trois presque tous calibrés, c’est magique!
Vu la densité de poissons, c’est l’occasion rêvée pour affiner les tests du Strout 3.5. Si je n’ai pas varié le grammage, c’est que le lac présente la même configuration sur tout son pourtour : du sable avec quelques végétaux disséminés et 1,2 m de fond tout au plus. En revanche, le jeu des courants et du vent fait alterner des masses d’eau à la turbidité variable. C’est idéal pour vérifier l’efficacité des coloris naturels (Vairon, US Shad, Rainbow, German brown) dans les zones claires et le colori Pearl white dans les zones plus troubles.
L’armement simple du Strout 3.5 avec un seul petit triple en position centrale garantit des ferrages efficaces mais surtout “propres”. En effet, 95 % des poissons sont piqués à la commissure de la gueule ce qui permet un décrochage facile mais également d’éviter les blessures collatérales que l’on constate systématiquement avec un second triple.
Fin de session sur ce lac très prolifique en quantité et en qualité ! De quoi reprendre la route sereinement et avec l’espoir de retrouver telle réussite au prochain spot. Un petit détour sur la pointe la plus occidentale d’Europe va nous réserver d’autres moments forts……détails dans IStoutlande #6